Non content d’avoir une politique contre le pouvoir d’achat de la plupart des agents comme nous le dénoncions récemment, l’exécutif municipal procède maintenant à un tour de vis budgétaire dans les services municipaux. Le 22 mai dernier, le DGS a publié une note à l’attention des directeurs portant sur l’évolution du contrôle d’opportunité dans les achats. D’après cette dernière, le durcissement de la politique budgétaire de la Mairie serait dû principalement aux exigences d’austérité gouvernementale.
La CGT dénonce bien sûr les baisses de dotations globales de fonctionnement, et un gouvernement qui veut faire les poches des collectivités.
Mais un budget municipal a été voté le 28 mars dernier alors que les annonces du gouvernement sur les économies datent de février. Des baisses de budget ont été décidées dans ce cadre et depuis la conjoncture économique n’a pas fondamentalement changé. Ce qui pose le problème de la sincérité budgétaire.
Depuis le 22 mai, le DGS demande en plus des notes de traçabilité déjà en service, des notes d’opportunité contextualisées. Ces «notes de traçabilité, [sont] produites par le Directeur, et signées par le Directeur et le DGAS, accompagnées du devis sélectionné, qui, seulement après signature du DGAS sera signé par I’élu délégué ou le directeur disposant d’une éventuelle délégation de signature». Ce document sera accompagné de «notes d’opportunité contextualisées, comprenant également le volet achat ou remplacement de matériel». Quel que soit le montant de la dépense… Un lot de stylos ? Une note d’opportunité !
Cette profusion de notes à chaque dépense engendre un gaspillage de temps important autant pour les faire, que pour les soumettre à signature. La CGT pense que le temps des directeurs de services, des DGA, du DGS et des élus est bien trop précieux pour se permettre d’être dépensé en vérifications bureaucratiques !
Mais depuis le début de la mandature, l’exécutif municipal n’a pas confiance en ses services et multiplie les audits, dépensant de l’argent pour soi-disant en économiser! De plus, beaucoup de services passent des marchés avec des appels d’offres où la municipalité s’engage à dépenser les sommes correspondantes aux appels d’offres. Que vont donc penser nos fournisseurs si les marchés ne sont pas consommés dans le temps imparti?
Dans le cas des bibliothèques municipales, ces notes posent particulièrement problème. Comment ne pas être inquiet quand la directrice adjointe des services en charge du pôle Vie de la Cité demande tous les bons de commandes et donc les listes de toutes les acquisitions des bibliothèques. Le passé municipal du FN / RN ne plaide pas en sa faveur. Dans les années 90, les municipalités FN notamment celles d’Orange et Vitrolles avaient mis en place le contrôle systématique des acquisitions de documents. La CGT des territoriaux de Perpignan sera extrêmement vigilante quant à l’attitude de l’exécutif municipal sur la liberté professionnelle des bibliothécaires. Ceux-ci ne font que se conformer à la charte des collections, prévue dans la loi Robert sur les bibliothèques (2021) et validée par le Conseil municipal en 2022.
Ce n’est ni aux agents ni aux services de payer la mauvaise gestion de l’actuelle majorité municipale. Au contraire, les agents valent bien mieux que l’austérité et la verticalité.
Leur travail quotidien permet à la ville de fonctionner et d’être les véritables artisans du service public de proximité !